UA-UE : Pour un partenariat équitable, durable et centré sur les peuples
Une année symbolique pour un nouveau départ
En cette Année jubilaire 2025, marquée par le pardon et la réconciliation, et au début de la Décennie des réparations de l’Union africaine, le 7ᵉ sommet UA-UE représente une occasion historique : repenser la coopération entre l’Afrique et l’Europe pour bâtir un partenariat juste, équitable et humain.
Les signataires — COMECE, SECAM, Caritas Afrique, Caritas Europe, Caritas Moyen-Orient et CIDSE — appellent à une relation fondée sur la justice sociale, environnementale et mondiale, loin des modèles extractivistes et des fausses solutions climatiques.
Pour un partenariat énergétique équitable et durable
Aujourd’hui, la course aux matières premières critiques (MPC) menace de reproduire les anciens schémas d’exploitation du continent africain. Ce modèle, centré sur le profit, détruit les écosystèmes et marginalise les communautés locales.
L’Afrique veut rompre avec ce cycle en valorisant localement ses ressources et en créant de la valeur ajoutée sur le continent. Pour cela, l’Europe doit adopter un nouveau modèle industriel :
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basé sur la coopération équitable,
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respectueux de la souveraineté africaine,
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et aligné sur les objectifs climatiques et environnementaux mondiaux.
Un véritable partenariat énergétique UA-UE doit :
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Favoriser la transparence et la participation communautaire ;
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Soutenir les projets décentralisés d’énergies renouvelables ;
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Garantir la redistribution locale des bénéfices ;
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Promouvoir les économies coopératives et sociales.
Transformer l’agriculture : de l’exploitation à l’agroécologie
L’agriculture africaine ne souffre pas d’un manque de production, mais d’un défaut de justice et de répartition des ressources.
Le modèle industriel, fondé sur la monoculture, les intrants chimiques et la recherche du profit, a appauvri les sols et fragilisé les communautés rurales.
Le partenariat UA-UE doit soutenir la transition agroécologique, fondée sur les savoirs locaux, la biodiversité et la souveraineté alimentaire.
👉 Cela passe par :
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la promotion des systèmes semenciers paysans,
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la protection contre les brevets et la privatisation du vivant,
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et la fin de l’exportation vers l’Afrique de pesticides interdits en Europe.
Vers une sobriété responsable et une économie respectueuse des limites planétaires
L’Europe doit repenser son modèle de consommation.
La transition énergétique ne peut réussir sans réduction de la surconsommation et justice environnementale mondiale.
Les politiques climatiques doivent inclure des objectifs contraignants de sobriété et reconnaître la responsabilité historique des pays industrialisés dans la crise écologique.
Un véritable partenariat UA-UE doit placer la préservation de la vie au centre de la coopération, en soutenant un développement humain intégral, et non la seule croissance économique.
De la crise de la dette à la justice économique
Plus de 40 pays africains sont aujourd’hui accablés par une dette extérieure insoutenable, les obligeant à choisir entre remboursement et services essentiels comme l’éducation ou la santé.
Cette situation résulte de mécanismes financiers inéquitables hérités du colonialisme.
Les signataires appellent à :
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une restructuration urgente et juste de la dette,
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la création d’une agence africaine de notation,
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et la mise en place d’un mécanisme international de résolution des dettes sous l’égide de l’ONU.
Mettre fin au piège de la dette n’est pas un acte de charité, mais une exigence de justice et de stabilité mondiale.
Repenser la Passerelle mondiale (Global Gateway)
Le programme européen Global Gateway devait renforcer le partenariat Afrique-Europe, mais il reste piloté par Bruxelles et orienté vers les intérêts européens.
Pour devenir un véritable levier de développement, il doit :
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privilégier la souveraineté africaine,
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financer par des subventions plutôt que des prêts,
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garantir la transparence et la participation citoyenne,
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et donner la priorité aux entreprises locales et à la société civile.
Pour une relation réparatrice et tournée vers l’avenir
Le 7ᵉ sommet UA-UE à Luanda se déroule à un moment charnière.
Il doit reconnaître les injustices historiques du colonialisme et de l’esclavage, et engager des réparations concrètes à travers :
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la valorisation locale,
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la justice climatique,
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la promotion de l’agroécologie,
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et l’annulation des dettes illégitimes.
C’est à cette condition que l’Afrique et l’Europe pourront construire un partenariat équitable, durable et porteur d’espérance.
Signataires :
COMECE · SECAM · Caritas Afrique · Caritas Europe · Caritas Moyen-Orient et Afrique du Nord · CIDSE












