COP30 : l’appel pour un financement climatique juste

Journée de l’Afrique à la COP 30 : faire progresser le financement durable pour un avenir vert et résilient

L’Afrique en première ligne pour un financement climatique juste et durable à la COP30

À l’occasion de la Journée de l’Afrique à la COP30, le continent a réaffirmé sa position de leader dans la lutte climatique autour du thème :
« L’Afrique à l’avant-garde de l’action climatique : financement durable pour une croissance verte, résiliente et inclusive ».
Un message fort, qui rappelle l’urgence d’un financement climatique équitable, aligné sur les besoins des populations africaines et les objectifs de protection de la planète.

Un continent uni pour la justice climatique

Organisé mardi à Belém, l’événement a rassemblé des ministres africains, des partenaires au développement, ainsi que des représentants de l’Union africaine, de la CEA, de la Banque africaine de développement et d’Afreximbank. Les organisations de la société civile et les jeunes étaient également présents.

Dix ans après l’Accord de Paris, le constat est clair :

  • les engagements climatiques mondiaux stagnent,

  • les financements restent insuffisants,

  • l’écart entre les promesses et les actions se creuse.

Pour l’Afrique — qui abrite 20 % des puits de carbone mondiaux, n’émet moins de 4 % des gaz à effet de serre mais ne reçoit que 3 % des financements climatiques globaux — la situation est critique.

Le commissaire Moses Vilakati a rappelé l’unité et la détermination du continent :
« L’Afrique parle d’une seule voix pour la justice climatique. Nous sommes des acteurs, pas de simples bénéficiaires. »

Accélérer la transformation verte grâce à des financements innovants

Les discussions ont souligné la nécessité de mécanismes financiers :

  • directs,

  • transparents,

  • non basés sur la dette,

  • conçus et pilotés par l’Afrique.

Les dirigeants africains ont insisté sur l’importance de mobiliser un financement durable et équitable pour soutenir :

  • l’industrialisation verte,

  • la transformation locale des ressources,

  • la production de batteries,

  • les énergies renouvelables,

  • la création de chaînes de valeur régionales.

Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique dispose déjà de solutions innovantes, portées par les réalités locales. Kevin Kariuki a rappelé que la BAD avance avec une vision bâtie sur quatre priorités :

  • libérer le capital africain,

  • renforcer la souveraineté financière,

  • transformer la démographie en atout,

  • développer des infrastructures résilientes.

Exploiter le potentiel africain : minéraux, marché du carbone, ressources internes

L’Afrique est l’un des premiers producteurs mondiaux de minéraux stratégiques comme le cobalt ou le manganèse, essentiels à la transition énergétique. Pourtant, la valeur ajoutée reste faible.

Avec une transformation locale, la production de batteries et des chaînes de valeur régionales, le continent pourrait devenir un leader de l’industrie verte mondiale.

Le potentiel du marché carbone est immense :
malgré des revenus captés à moins de 1 %, l’Afrique pourrait générer jusqu’à 100 milliards de dollars par an et créer 5 millions d’emplois verts d’ici 2030.

Le continent possède aussi plus de 350 milliards de dollars en fonds souverains et caisses de retraite, capables de financer des infrastructures vertes sans dépendance extérieure.

Un appel à restructurer le système financier mondial

Pour les dirigeants présents, la réforme du système financier international est indispensable.
Cosmas Milton Ochieng (CEA) l’a rappelé :
« Restructurer l’architecture financière mondiale n’est pas une question d’équité, mais de survie. »

La Journée de l’Afrique à la COP30 appelle donc à :

  • un objectif clair et chiffré de financement climatique,

  • une tarification juste du carbone,

  • un accès direct aux fonds climatiques,

  • une transition équitable qui ne laisse personne de côté.

Un message fort après la déception de la COP29

À Bakou, les pays africains avaient plaidé pour :

  • 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2030,

  • dont 300 milliards dédiés à l’Afrique,

  • des financements non générateurs de dette,

  • un accès direct via les institutions africaines.

Mais l’accord final a privilégié un modèle basé sur la dette, transformant 60 % des financements climatiques en nouveaux emprunts pour les économies africaines.

Belém : vers un nouveau pacte climatique mondial

Alors que le monde se tourne vers Belém pour la COP30, l’Afrique envoie un message clair :
🔹 le continent ne demande pas de charité,
🔹 mais un véritable partenariat,
🔹 un nouveau pacte climatique fondé sur la justice, la reconnaissance et l’investissement.

L’Afrique, riche de ses ressources naturelles, de sa jeunesse et de son potentiel, se positionne plus que jamais comme un pilier essentiel de la lutte climatique mondiale.

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